Photo : Le président, Emmanuel Macron, et le PDG d’Air liquide, Benoît Potier, à Shanghai, en novembre 2019. LUDOVIC MARIN / AFP
A l’annonce des résultats du groupe ce 20 février, le champagne coule à flots. Air Liquide franchit un nouveau record pour le plus grand bonheur des actionnaires, des riches, oisifs et possédants.
Le résultat net (part du Groupe) atteint 3 078 millions d’euros en 2023, en forte croissance publiée de + 11,6 % et en hausse de + 21,0 % hors change. Il dépasse ainsi pour la première fois les 3 milliards d’euros. Le résultat net récurrent (part du Groupe) s’établit à 3 320 millions d’euros, en hausse de + 5,0 % et de + 13,3 % hors effet de change.
Le bénéfice net par action s’établit à 5,90 euros, en croissance publiée de + 11,7 % par rapport à 2022, en ligne avec la progression du résultat net (part du Groupe).
Le bonheur de quelques uns faisant les grands malheurs de tous les autres, pour celles et ceux qui produisent la richesse en 2023 (les travailleurs NDLR) c’est la liquidation violente d’un millier d’emploi dans les activités soins et prestations médicales dans l’unique objectif de garantir la marge et les résultats, face à l’écroulement volontairement organisé de notre protection sociale.
C’est partout ailleurs des plans de réorganisation annoncés pour toujours plus d’efficacité et de rentabilité en direction d’un seul objectif : Les marges opérationnelles, le résultat net et les dividendes.
Pour ceux qui conserveront cette année encore leurs emplois, les salaires augmenteront dans le meilleur des cas de 1 à 3 % en fonction de la performance individuelle et de l’atteinte des critères comportementaux définis par une politique RH construite sur le culte de la performance olympique permanente.
Le gouvernement promettait de libérer l’entreprise. C’est chose faite. L’ensemble des directions de filiale ne se cachent même plus : Piétinant le code du travail et nos conventions collectives, les accords d’entreprise inversent la hiérarchie des normes et le principe de faveur, contribuant ainsi à réduire l’ensemble des droits des salariés et à complexifier leur défense. Ceux qui les signent n’ont même pas attendu que l’encre soit sèche.
Face à des NAO de façade, aux simulacres de négociation en tout genre, aux accords signés par les plus complaisants pour arranger tout ce petit monde, y compris lorsqu’il s’agit du pire et de rogner sur les avantages conquis de longue lutte. La ficelle est devenue bien assez grosse pour les militants de la CGT qui ont su conserver leur esprit critique et leur clairvoyance.
En 2024 et pour 2025, devrons-nous continuer à nous satisfaire de ce qui nous est imposé sans jamais réagir ?
Le syndicat CGT Air Liquide de la région parisienne appelle l’ensemble des syndiqués CGT à se rassembler et à débattre des suites à donner à ces annonces, face à tant de mépris, de frustration et de manque de reconnaissance des qualifications et des efforts fournis pour ces beaux résultats, les salariés ne peuvent plus rester dans le silence et la résignation.