Syndicat CGT Groupe Air Liquide - Région Parisienne

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Déclaration des Elus CGT Air Liquide France Industrie


A Blanc-Mesnil, le 20/03/2024

Pour faire suite à l’intervention du Président du CSE Air Liquide France Industrie Ile de France Nord, en préambule à la séance le 21 février 2024, portant sur une situation survenue sur le site de Villeneuve-sur-Yonne.

La Direction Générale du Groupe Air Liquide, ayant pris conscience des difficultés relationnelles grandissantes dans les filiales, a mis en place un processus d’alerte appelé Ethicall.

Ce processus s’appuie sur un cabinet d’avocats ayant pour mission d’enquêter et de rédiger un rapport après chaque événement signalé. Un rapport écrit est ensuite remis à l’employeur.

Rappelons à ce titre que depuis la mise en place du processus, le contenu du cahier des charges d’Ethicall n’a jamais fait l’objet d’une présentation aux élus. Les directions des filiales laissent entendre verbalement son indépendance, mais sans aucune garantie formelle.

Concernant le licenciement de Monsieur Franck TSONGHAT, car c’est bien de ce salarié dont il s’agit. Il faut faire un rapprochement entre les alertes d’anciens salariés, à la retraite, et la perte de savoir-faire qui déclinait depuis des années.

La première alerte des représentants du personnel a été consignée dans un procès-verbal de CHS-CT le 29 09 2017. Elle indiquait un rebus d’emballage d’environ 12% de la fabrication de la matière poreuse.

La perte de savoir-faire au fil du temps a conduit en 2023 à la perte de l’accréditation et à un accident du travail.

La direction était donc parfaitement au courant de la situation concernant la perte de savoir-faire mais aussi du harcèlement dont était l’objet Monsieur Franck TSONGHAT.

Situation consignée dans le rapport du cabinet d’avocats VIGO.

Démonstration au passage que le système d’alerte Ethicall ne protège pas les victimes du harcèlement, de la discrimination, ni même des injures racistes.

La question de propos racistes sur le site de Villeneuve-sur-Yonne n’est d’ailleurs pas nouvelle. Déjà par le passé, il y a eu des alertes écrites en 2017.

À ce titre, la sanction présentée par la direction comme disciplinaire à l’encontre du fils d’un ex-responsable du site de Villeneuve-sur-Yonne a été plus que clémente au vu des faits indiqués dans le rapport.

En choisissant de licencier Monsieur Franck TSONGHAT, bien que d’autres salariés aient été mis en cause dans le rapport VIGO, la direction a trouvé un bouc émissaire pour faire porter le chapeau des nombreuses dérives sur ce site.

Une enquête des élus CGT sur l’accident du travail a été menée le 17 octobre 2022. Elle pointait des fautes graves en matière de sécurité :

  • Absence de procédure au poste de travail du générateur
  • EPI inappropriés : lunettes de protection en lieu et place de masque facial
  • Mauvais état du four de séchage et des différents niveaux de ventilation
  • Ventilation/extraction défaillante
  • Qualité de la chaux produite non conforme
  • Affichage en place pas à jour

La perte d’accréditation n’a été que le déclencheur pour saisir les consciences. Mais au total, combien d’emballages ont quitté le site en étant non conformes, voire potentiellement dangereux ?

Le système de traçabilité ayant été arrêté sans plus d’explication et au vu de l’évolution inquiétante du taux de rebut, la Direction avait-elle l’intention d’abandonner l’activité à Villeneuve-sur-Yonne ? En est-il de même pour le site de Limay ?

Il aura fallu faire appel à des retraités et mettre en œuvre des essais encore en cours aujourd’hui pour que la question de la méthodologie et du savoir-faire apparaisse.

Enfin, lors de sa prise de poste, Monsieur Franck TSONGHAT avait pris soin de faire un état des lieux et de faire part à sa hiérarchie de ses conclusions et de sa préoccupation pour ne pas être tenu responsable de la situation antérieure. Situation qui a été rappelée lors de l’entretien préalable et consignée dans le compte rendu.

Sans préjuger des suites données par le Procureur de la République de Sens, le Défenseur des droits, l’Association de lutte contre le Racisme et le Tribunal des Prud’hommes de PARIS,

les élus CGT au CSE ALFI Ile de France Nord resteront vigilants quant à l’évolution de la situation.