Déclaration de la délégation CGT à la Négociation Annuelle Obligatoire sur la rémunération effective et le partage de la valeur ajoutée au sein d’Air Liquide IT SA
La Confédération Générale du Travail regrette que la Direction ait décidé unilatéralement de mettre fin à la négociation et ce, malgré sa proposition de pouvoir négocier de façon sérieuse et loyale sur la thématique annuelle et obligatoire relative aux salaires effectifs et au partage de la valeur ajoutée.
Dans le cadre de cette négociation et à défaut de mesures plus favorables en vigueur au sein de l’entreprise, la Confédération Générale du Travail a également fait des propositions relatives à l’égalité professionnelle, au handicap et à la qualité de vie au travail.
Pour la 4e année consécutive, nous sommes contraint d’acter que la position de la Direction n’offre aucune marge de négociation réelle à la fois en regard des dispositions relatives aux salaires, à l’emploi et aux conditions de travail.
Cette politique nous semble en total décalage avec l’ambition socio-économique de l’entreprise visant à accompagner les projets digitaux du groupe Air Liquide et à s’intégrer dans l’écosystème de l’innovation digitale pour mieux accompagner les métiers stratégiques du groupe.
En effet, les rapports d’expertise mis à disposition du Comité d’entreprise lors des consultations obligatoires démontrent que la politique salariale et sociale d’Air Liquide IT doit être significativement réalignée pour conserver un bon niveau et ce, afin de mieux correspondre aux acteurs économiques comparables dans le domaine d’activité de l’informatique et des nouvelles technologies. Il s’agit là pourtant d’une orientation stratégique qui doit permettre de conserver et fidéliser les compétences internes des salariés présents et à venir.
Sur les mesures proposées, le projet d’accord ne permet pas aux salariés de bénéficier collectivement d’une totale transparence sur l’affectation des promotions individuelles qui seraient accordées ou non, sauf à devoir engager une procédure d’entretien rébarbative avec la hiérarchie et la Direction des ressources humaines.
De plus, les organisations syndicales représentantes des intérêts des salariés ne disposent d’aucune transparence ni d’opportunités de contrôle sur l’affectation et la répartition de l’enveloppe d’augmentation proposée à la négociation.
Une politique de rémunération juste et équitable se fonde sur une réelle contrepartie du travail fourni et nous déplorons une fois encore la politique salariale aujourd’hui menée au détriment de la collectivité de travail et des efforts fournis par tous les salariés de l’entreprise depuis la filialisation des activités informatique du groupe Air Liquide en France. Nous déplorons que cette politique ait par ailleurs des effets négatifs également sur nos collègues basés hors de France et pour lesquels ces négociations n’ont aucun effet.
Concernant la proposition qui a été faite d’augmenter la subvention cantine, cette disposition ne profitera pas à l’ensemble des salariés d’Air Liquide IT, notamment à ceux basés au siège social de l’entreprise ni même à ceux basés hors de France.
De plus, la négociation de la subvention cantine est du domaine du Comité d’entreprise en regard des sommes versées au titre des œuvres sociales et culturelles. Les négociations annuelles obligatoires relatives à la rémunération et au partage de la valeur ajoutée doivent en priorité être axées sur les salaires effectifs, seuls éléments pris en considération pour le calcul des garanties sociales collectives que sont la sécurité sociale, la retraite et le chômage.
Concernant la négociation sur la thématique GPEC, nous rappelons que c’était déjà l’engagement pris par PV de désaccord en 2015 et que cet engagement n’a pas abouti en raison du retard pris par la Direction dans le déploiement de la cartographie des métiers et des compétences. Nous en déplorons par ailleurs le déploiement effectué fin 2017 dans le cadre des entretiens professionnels, privant ainsi les salariés de pouvoir bénéficier d’un réel entretien pour le développement de leur carrière et de leurs projets professionnels.
Concernant la négociation relative à l’abondement, la Confédération Générale du Travail rappelle que cela ne relève pas de ses revendications. A l’heure où les salariés sont de plus en plus nombreux à débloquer leur prime d’intéressement et de participation éventuelle pour financer leurs congés annuels, voir leurs impôts sur le revenu, nous réaffirmons que seul le salaire effectif permet de relancer l’économie réelle et de maintenir à flot les garanties sociales collectives et solidaires de notre pays.
Pour l’ensemble de ces raisons, la Confédération Générale du Travail ne paraphera pas le projet d’accord proposé par la Direction.
Paris le 20 Février 2018