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PSE #AirLiquide France Industrie : Déclaration des élus CGT


Comité Social et Economique Air Liquide France Industrie Ile de France – Nord
Déclaration des élus CGT sur le projet CIME

Le Blanc-Mesnil, lundi 27 mai 2019.

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La CGT comprend mal que des « Organisations Syndicales » sensées défendre l’intérêt des salariés puissent valider un accord de méthodes qui a pour finalité une diminution des effectifs au travers d’un plan de licenciement, comme cela est clairement indiqué dans le courrier qui nous est adressé par la Direccte des Hauts-de-Seine en date du 17 juin 2019, rappelant qu’il s’agit effectivement de rompre le contrat de 144 salariés via l’homologation d’un plan de licenciement collectif.

En validant un tel accord de méthodes, les élus signataires se font les collaborateurs de la classe dirigeante. En partenaires du « dialogue social », ils participent à encourager le système d’aliénation des travailleurs, pour les intérêts particuliers contre l’intérêt général.

A l’heure où nous apprenons qu’à l’annonce des mesures envisagées les salariés concernés ont “craqué”, que certains Conseillers Commerciaux étaient en pleurs, la CGT ne restera pas les bras croisés et son action vise à interpeller l’ensemble des salariés pour exiger l’arrêt de ce projet !

En s’opposant à l’expertise économique demandée par les élus CGT, l’instance du Comité social et économique centrale à fait la démonstration de sa soumission aux diktats de l’employeur, se transformant ainsi en une chambre d’enregistrement primitive au détriment de la défense des intérêts des salariés.

Pourtant le Groupe Air Liquide se porte bien et nous avons toutes les raisons de croire que des solutions alternatives à ces licenciements sont possibles et doivent être envisagées en priorité.

En 2019, le groupe Air Liquide a distribué aux actionnaires 1,2 milliards d’euros sans qu’ils n’apportent le moindre centime d’euro de contribution.

La filiale Air Liquide France Industrie a reversé à la maison mère Air Liquide SA, 110 Millions d’euros de redevance (+10% sur deux ans) ;

Les dix rémunérations les plus élevées d’Air Liquide France Industrie ont augmentées de +37% sur 2 ans !!!

Alors que dans le même temps depuis deux ans, le bilan social Air Liquide France Industrie nous indique que :

  • Les moyens investis pour la sécurité et les conditions de travail sont en baisse de 86% et ont induits +80% de journées perdues pour accidents de travail supplémentaires. Rappelons à ce titre que ces accidents de travail n’ont données lieu à aucun arrêt déclaré par l’entreprise ;
  • Les investissements en matière de formations qualifiantes, pour le développement professionnel des salariés sont en baisse de -71% ;
  • La rémunération des Femmes est inférieure à celle des Hommes de 15% avec un déroulement de carrière ralenti notamment du fait de la maternité, ce qui est contraire à la législation ;
  • Les heures supplémentaires ont augmenté en nombre de +25%, alors que les effectifs ont diminué (O/E : 10%, T/AM : –2%) ;
  • Le montant des versements effectués à des entreprises extérieures pour la mise à disposition du personnel est en augmentation +30% ;
  • Le montant des versements effectués à des entreprises de sous-traitance pour du personnel détachés est en augmentation de +24% ;
  • Le travail précaire est en augmentation de +11% ;

Ces indicateurs confirment une augmentation globale et masquée de la charge et du temps de travail, en totale contradiction avec le plan de licenciements prévu.

  • Les augmentations annuelles sont catégorielles et défavorables aux salariés pour lesquels les qualifications ne sont plus reconnues ni valorisées (O/E : +0.5%, T/AM : 1%, I/C : +1,7%) organisant ainsi une forme de répartition par quota, ce qui est également contraire à la législation du travail ;
  • L’absentéisme est en augmentation de +12%, ce qui interroge sur les modes de gestion mis en place, notamment l’absence de trajectoires professionnelles, les carences dans la valorisation et la reconnaissance professionnelle, les surcharges de travail, qui sont autant de causes induites par les restructurations incessantes de l’entreprise,

L’ensemble de ces éléments démontrent que les projets de la classe dirigeante du groupe Air Liquide, n’ont d’autres finalités que de mettre les salariés dans le viseur économique de l’efficacité financière au service des profits. Ceux-là même qui créent la richesse sont de facto considérés comme une charge devenue la principale variable d’ajustement de la compétitivité.

Puisque le système marche sur la tête, il faut le changer !


Entériner une telle politique générale qui détruit l’emploi sur l’autel des profits est un aveu et un échec des Organisations Syndicales signataires au regard de l’intérêt des salariés. Cela démontre en outre qu’une ou plusieurs organisations syndicales peuvent être élues dans l’entreprise pour arriver à des résultats bien loin des préoccupations des salariés qu’elles sont censées représenter et défendre.

Cela pose aussi une question : Si les organisations syndicales signataires ne défendent pas l’intérêt des salariés, quels sont les intérêts qu’elles défendent ?

La finalité de ce projet est d’organiser le déploiement des méthodes de distribution de l’Américain Airgas en France et Europe. Les prochaines étapes auront des conséquences irréparables avec la destruction de l’emploi industriel Air Liquide en France, à l’image d’autres fleurons de l’industrie française.

La CGT continuera son action, au plus proche des salariés et entend bien initier le mouvement de protestation qui doit rapidement s’enclencher !

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