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Georges Claude, ce collaborateur du groupe Air Liquide

Lors du premier comité de groupe en octobre 1985, la direction de L’Air Liquide, Société Anonyme pour l’Étude et l’Exploitation des procédés Georges Claude, dressera un historique de la société. Par on ne sait quel hasard, elle oubliera entre-autres cette fameuse période : 1940-1945.

La CGT rétablira cette lacune en rappelant que l’un des tout premier dirigeant, Georges Claude, fut le propagandiste du régime de Vichy et de l’Allemagne nazie… La direction ne pouvant réfuter la vérité, sombrant dans le ridicule, parlera « d’erreur de jeunesse » !!!

Cependant, la leçon d’histoire de 1985 n’a pas été retenue et l’hommage au fondateur du groupe Air Liquide se poursuit et s’organise dans les villes de France. Ici et là des conférences sont données par d’ex-dirigeants du groupe, des rues « Georges Claude » fleurissent comme c’est le cas à Moissy-Cramayel et à Meaux (Seine-et-Marne), dans le sud de la France à Aix en Provence, dans l’Est à Ennery et dans le Rhône près de Lyon à Chassieu

Faut il que nos Élus de la République aient perdu la mémoire de l’histoire ? 

Le terme collaborateur n’a de sens que celui que l’histoire lui a donné et a de nombreuses reprises, le Syndicat CGT Air Liquide de la région parisienne est intervenu et continuera d’intervenir autant de fois qu’il sera nécessaire pour qu’il soit mis un terme à la réhabilitation de celui qui fut le propagandiste du régime de Vichy et de l’Allemagne nazie.

Georges Claude, un des patrons de l’Air liquide était un collaborateur forcené !

Un peu d’histoire :  

Georges Marie Auguste Claude, né à Paris 11e le 24 septembre 1870 et mort le 21 mai 1960 à Saint-Cloud, est un physicien et chimiste français. Plusieurs de ses découvertes ont mené à la fondation de la société Air liquide en 1902.

Il se présente en 1928 aux élections législatives dans la circonscription de Fontainebleau où il a fondé en 1919 la Société Chimique de la Grande Paroisse pour exploiter une autre de ses inventions : la synthèse de l’ammoniac.

Son échec face au candidat communiste achève de le brouiller avec le suffrage universel et la démocratie parlementaire, terre d’élection à ses yeux des « rabaisseurs de la France ».

Voici désormais le savant tenté par l’Action française, la monarchie, l’Italie mussolinienne – Mussolini le fait même grand officier de la couronne d’Italie – et bientôt par une grande alliance franco-allemande.

Une ultime déconvenue va le faire basculer dans le camp de la collaboration.

En mai 1940, alors que les panzers allemands déferlent sur la France, Georges Claude se précipite à Saint-Nazaire pour proposer à la flotte britannique, dont le navire amiral mouille dans l’estuaire, une autre de ses inventions : des fléchettes en acier que l’on pourrait larguer par avion sur les troupes ennemies. Il est même près, pour cela, à rejoindre la Grande-Bretagne.

Lorsque, le jour convenu pour le rendez-vous, il constate que l’escadre anglaise a levé l’ancre sans le prévenir, Georges Claude entre dans une violente colère. Le dépit sera mauvais conseiller. Rallié à Vichy, il s’affiche ouvertement comme un partisan de l’Allemagne, allant jusqu’à financer de sa poche des campagnes prônant la collaboration.

Son attitude collaborationniste lui vaut d’être radié de l’Académie des sciences le 4 septembre 1944.

Arrêté par les maquisards de Sologne le 17 août 1944 à La Ferté Saint Aubin au château de Beuvronne où il résidait, il est condamné le 26 juin 1945 par la Cour de justice de la Seine à la réclusion perpétuelle.

Détenu depuis le 23 mai 1947 au centre pénitentiaire de La Châtaigneraie, à La Celle-Saint-Cloud, il est libéré conditionnellement en raison de son grand âge (79 ans) début janvier 1950.

« Les débordements hitlérien de Georges Claude n’avaient pas empêché un directeur de l’Air Liquide de le mentionner auprès du président du Conseil d’Administration, Paul Delorme, en juillet 1942, comme l’un des « deux principaux animateurs sans qui notre société n’existerait pas et à qui nous devons tous directement ou indirectement le travail qui nous fait vivre ».  Le pro-nazi fervent embarrassa l’année suivante, contraignant le Conseil d’Administration aux mesures brocardées en 1945 par le cégétiste Vanballinghem : « en 1943, voyant le vent tourner et réalisant les inconvénients que pourrait leur amener leur participation indirecte aux actes de la propagande hystérique de M. Georges Claude, ces Messieurs gentiment lui demandèrent de se retirer et mirent à sa place son neveu, ainsi le tour était joué ; pendant ce temps-là , certains membres du conseil s’abouchaient avec certains organismes de la finance et de l’industrie qui les répartissaient dans des groupes bien tranquilles de la résistance (…) Pendant que des éléments faisaient le jeu de l’occupant, d’autres éléments en dernière heure s’infiltraient dans nos organismes de résistance, par en haut, réservant pour les intérêts des trusts une porte de sortie pour leur défense. » extrait P.472 de l’ouvrage « INDUSTRIELS ET BANQUIERS, Français sous l’occupation » de ANNIE LACROIX-RIZ (Edition Armand Colin juin 2000)