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Déclaration CGT à la 48eme session du Comité de Groupe


Paris, le 30 septembre 2021

La loi du 5 Août 2021 prévoit une obligation vaccinale pour certains personnels de santé en contact avec le public. Depuis le 15 septembre 2021, ces salariés, ne disposant pas d’un Passe sanitaire valide, ne peuvent plus exercer leurs fonctions et ne sont donc plus rémunérés.

Rappelons que depuis le début de la gestion de cette crise les personnels ont subi constamment de multiples injonctions paradoxales jalonnées régulièrement par des manques de moyens, comme par exemple l’utilisation et l’insuffisance du matériel de protection (masques, gants, etc.). Ce contexte a mis à rude épreuve les salariés, ne facilitant pas et dégradant au quotidien l’exercice de leur mission, leurs conditions de travail et de santé.

La CGT est favorable à la vaccination qui a fait ses preuves, mais il faut convaincre et non contraindre.

La loi est applicable et Air Liquide l’applique, mais si Air Liquide veut garder les salariés, tous des professionnels dont Air Liquide a besoin pour répondre à sa mission en matière de santé,
(salariés qui ont été formés par Air Liquide), elle doit se donner les moyens de proposer des solutions alternatives au licenciement à ces salariés. Le groupe Air Liquide a les moyens de proposer des reclassements internes, provisoires, aux salariés concernés. Dans ce contexte, la CGT considère que les salariés, ne répondant pas à l’obligation vaccinale, ne doivent pas être harcelés ou sanctionnés jusqu’au risque de perdre leurs emplois. Nous demandons à ce que tout soit mis en œuvre pour trouver une solution alternative de reclassement provisoire afin qu’aucun salarié ne soit sanctionné pour un manquement de présentation du passe sanitaire.

Derrière la mesure emblématique de rendre obligatoire la vaccination, l’imposition d’un passe
sanitaire remet en cause une partie des droits fondamentaux des citoyens, comme le droit au travail, les libertés, et renforce le lien de subordination des salariés en octroyant aux employeurs de nouvelles dispositions disciplinaires. Le Passe sanitaire n’est pas une mesure de protection de santé. C’est une décision politique de coercition et de chantage qui renforce un régime de surveillance généralisée.

La CGT mettra tout en œuvre afin que les droits fondamentaux du salarié, et notamment celui de travailler, soient respectés.

Suite aux dernières annonces dans les entités de l’ingénierie et construction en France, nous nous interrogeons sur le devenir des sites de Champigny-Sur-Marne et de Vitry-Sur-Seine alors que le pouvoir décisionnel semble basculer vers une entité européenne basée à Francfort et vers les pays à bas coûts salariaux.

Nous attendons des réponses à ces interrogations et des garanties quant à l’avenir et au devenir des sites de Champigny-Sur-Marne et de Vitry-sur-Seine.

Nous souhaitons aussi attirer l’attention sur le Code de Conduite que chaque salarié a
l’obligation de suivre chaque année. Quelle démagogie !

Il est annoncé que le Groupe est opposé à toute forme de discrimination. Or en 2017, des filiales du groupe Air Liquide ont été condamnées pour discrimination syndicale et la Direction Générale persiste à ne pas vouloir déployer d’outil de suivi des élus, mandatés et syndiqués, qui permette de vérifier que leurs carrières sont « conformes » à celles des autres salariés. Cet outil garant de l’égalité de traitement, permettrait de protéger l’entreprise d’une éventuelle nouvelle condamnation pour discrimination syndicale, qui porterait d’ailleurs davantage  atteinte à son image.

D’autre part, les objectifs contenus dans la politique RSE du Groupe ne peuvent se résumer
qu’à des slogans du genre : “Une garantie de respect des droits humains: adhérer aux plus
hauts standards de respect des droits de l’Homme et interdire tout manquement aux droits
fondamentaux”. Dans les faits, les salariés d’Airgas engagent des actions en justice contre le
groupe Air Liquide car il bafoue leurs droits élémentaires.

Concernant les salaires, l’inflation sur 1 an à fin août s’élève à 1,9% ce qui implique que toutes les mesures salariales déployées dans le Groupe Air Liquide n’ont pas permis de garantir à tous les salariés le maintien de leur pouvoir d’achat. Certaines filiales (dont SEPPIC) sont toujours dans l’action contre les propositions des NAO 2021. Qu’avez vous à répondre aux salariés d’Air Liquide?

L’action Air Liquide a progressé de 114% en 10 ans. Elle dépasse les résultats du CAC 40,
essentiellement, pour le plus grand bénéfice des actionnaires institutionnels du groupe
qui
représentent les
du capital.

Le résultat net du Groupe en 2020 s’établit à 2,435 milliards d’euros et plus de 50% de ce
résultat, est majoritairement et généreusement cédé à la finance.

Pour une meilleure répartition des richesses produites par les salariés dans leurs diversités professionnelles et humaines, pour un monde d’après plus juste, plus durable, plus solidaire, il faut changer de modèle de société.

Pour cela, nous revendiquons :

  • La réouverture des paritaires salaires 2021 pour tenir compte de l’explosion des prix des besoins primaires (immobilier, gaz, électricité, carburant…) qui vont plonger des salariés du Groupe encore plus dans la précarité.
  • Une meilleure répartition des richesses dans le Groupe Air Liquide avec le déploiement de politiques salariales permettant la juste rémunération de notre qualification et de notre travail.
  • Un statut unique pour l’ensemble des salariés du Groupe Air Liquide, sur la base du plus favorable
  • La reconnaissance de nos savoirs faire avec la revalorisation des coefficients
  • L’embauche de tous les salariés précaires
  • Des embauches pour une réelle application des 35h, de meilleures conditions de travail et des perspectives quant à la semaine 32h en 4 jours.