Ce 12 décembre marque une nouvelle journée de mobilisation réussie pour les salariés du groupe Air Liquide contre la réforme des retraites.
Le mouvement de protestation s’inscrit dans la durée, il se renforce et s’amplifie. Les salariés d’Air Liquide en région parisienne se sont mobilisés massivement pour faire entendre leur colère face aux annonces du gouvernement.
Une pétition a recueilli la signature de 80% des effectifs du site industriel de Mitry-Mory (77). Cela démontre au delà des sondages, que la mobilisation et le soutien des salariés reste intacte face au projet de dynamitage de notre protection sociale.
Oui, le gouvernement s’est littéralement moqué du monde ! Au delà de la porte ouverte à la retraite par capitalisation, le recul de l’âge de départ à taux plein, l’incertitude qui plane sur l’avenir, la destruction programmée de la solidarité entre les générations est le catalyseur des mobilisations à venir et ce depuis le premier jour !
Au lieu de répondre aux exigences d’une mobilisation d’un niveau historique le gouvernement persiste et signe.
Il confirme tous les reculs de sa réforme, et tente de démobiliser en faisant croire honteusement que seuls les jeunes seraient concernés.
C’est faux, car tout le monde sera perdant. Les générations les plus proches de la retraite subiront des mesures d’âge imposées par une “loi-cadre”. Les générations nées avant 1975 ne seraient pas touchées par la réforme “à points”… mais subiraient l’âge d’équilibre fixé à 64 ans en 2027.
Les générations les plus jeunes subiront, elles, les reculs induits par le nouveau système : le maintien de leur niveau de vie ne sera plus garanti, au contraire il deviendra la variable d’ajustement perpétuelle.
Nous seront tous pénalisé·e·s. Pour tenter de maintenir notre niveau de vie, nous seront poussés vers la capitalisation, pour le plus grand bonheur des fonds d’épargne retraite et de Black Rock.
La prise en compte de toute la carrière au lieu des 25 meilleures années dans le privé et des 6 derniers mois dans le public pénalisera toutes celles et ceux qui ont une carrière ascendante.
10 % des cadres ne vont plus cotiser sur l’ensemble de leur salaire. Une perte majeure de droits pour les intéressé·e·s, condamné·e·s à jouer une partie de leur retraite sur les marchés financiers (en se constituant une épargne dont les assureurs ne garantissent même pas la restitution). Une perte surtout pour le système de retraite par répartition qui serait privé de cette part des cotisations, soit environ 3 milliards par an.
L’exclusion des mécanismes de solidarité. La compensation des périodes de chômage, maladie, maternité,…serait renvoyée à un financement par l’impôt, avec le risque que ce soit plafonné et sous conditions de ressources…
Aucune prise en compte de la pénibilité. Les départs avant 60 ans existant actuellement seront supprimés et remplacés par un compte pénibilité à minima qui bénéficie à moins de 3 % des salarié·e·s du privé, dont les critères sont discriminants pour les femmes et permet au mieux de partir à 60 ans, soit souvent après l’incapacité.
Les femmes seront les grandes perdantes, notamment avec la confirmation des reculs sur la réversion et les droits familiaux, sans compter les inégalités salariales entre le femmes et les hommes estimées entre 6 et 20 % au sein du groupe Air Liquide.
L’allongement indéfini de la durée de travail est confirmée, sans aucune prise en compte des années d’études.
Le Syndicat CGT Air Liquide de la région parisienne appelle l’ensemble des salariés à amplifier leur mobilisation et à descendre massivement dans la rue le 17 décembre prochain. Notre mobilisation a forcé le gouvernement à abattre ses cartes, le mouvement s’élargit, nous gagnerons !
Paris le 12 Décembre 2019
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