La Direction des relations et du développement social (DRDS) d’Air Liquide ne manque pas de créativité. Dans un groupe du CAC40 pour qui « l’inventivité…est au cœur de la démarche d’innovation » …ça ne s’invente pas – NDLR
Dernière trouvaille en date, « Rénover le dialogue social » et « donner un nouvel élan aux NAO » (Négociations annuelles obligatoires).
Pour justifier sa démarche, la Direction passe aux aveux : « Nous savons tous que le pourcentage d’augmentation est fixé avant le début des négociations, cela fait parti du budget déjà décidé chaque année pour l’année qui vient…Ne perdons plus de temps à négocier le montant de l’enveloppe et concentrons nous sur sa répartition »
En contrepartie de quoi la Direction propose « d’aider les Organisations syndicales à recueillir les attentes des salariés par le biais de réunions co-organisées »
Renvoyés à devoir accepter le partage des miettes, les salariés qui pensaient légitimement qu’il s’agissait de réelles négociations, loyales et sérieuses en réponse aux réelles revendications apprécieront. Heureusement, personne n’est dupe.
Pour la CGT, il est hors de question d’accepter ce nouveau recul social organisé au détriment des droits des salariés et de l’objet même des négociations. La loi réaffirme clairement que l’employeur doit engager une négociation sur la rémunération, notamment les salaires effectifs, le temps de travail et le partage de la valeur ajoutée dans l’entreprise.
La valeur ajoutée est la richesse créée par l’entreprise et donc en majeure partie par les salariés. Elle permet de rémunérer les différents participants à la production, dont les salariés eux-mêmes, les banques et l’État. Refuser de négocier pour un réel partage de cette richesse revient à nier la juste rétribution du travail mais aussi et surtout de refuser toute démocratie sociale pouvant s’exercer dans l’entreprise, par l’intermédiaire des représentants des salariés qui de fait, disposent d’un réel droit de négociation sur ce sujet comme sur d’autres.
Alors que des milliers de citoyens, salariés, privés d’emploi, étudiants et retraités luttent actuellement pour leur pouvoir d’achat, il n’est pas acceptable qu’un groupe du CAC40 qui distribue 1 milliard 200 millions d’euros en dividende puisse s’affranchir de son obligation de négocier en application de la législation.
Nous rappelons que nous contestons par ailleurs l’application faite par le groupe Air Liquide des dispositions conventionnelles et législatives s’agissant des minimas salariaux ainsi que des classifications.
Faire preuve d’ambition pour le « dialogue social » commence par le fait de respecter le code du travail et les dispositions conventionnelles de branche.
Si le groupe Air Liquide impose à ses salariés ses codes de conduites et ses chartes éthiques… Que ses Dirigeants commencent par respecter les lois qui encadrent le travail ainsi que les prérogatives des représentants du personnel dans les négociations.
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